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L'air hagard, le nez en l'air à la recherche d'un panneau, d'un nom de rue, la R'outarde, fatiguée, en sueur cherche le back paker dont le nom figure sur le plan qu'elle tient du bout des doigts. Après plusieurs détours sur l'asphalte chaud, il fait dans les 35°, elle trouve enfin la maison tant désirée

A la réception, il y a quelques jeunes, tout aussi peu frais qu'elle qui attendent devant le comptoir.

Elle attendra son tour. Elle en  profite pour faire quelques exercices de stretching, d'étirement si vous  préférez.

Elle porte toujours son gros sac à dos car si elle le pose, elle ne pourra pas facilement le remettre, vu son poids.

Son tour arrive.

-         Acceptez-vous les + de 50 ans?  Demande-t' elle. Vous reste-t' il un lit de disponible ?

-         Non ? Oh !

-         Ah oui ! Au 3eme ! Un dortoir à 6 ! Ah très bien. Que des garçons ? Ah ! Je prends quand-même.

  Après les formulaires à remplir, on lui donne une carte qui servira de clé pour la chambre. On lui fournit des draps propres et pliés en  tas, qu'elle reçoit sur ses avant- bras tendus.

Il faut retenir par coeur le code de la porte d'entrée au bâtiment où se trouvent les dortoirs, le réfectoire et les sanitaires. C'est facile, tu tapes le :6 3 2 7 9 A C 9 9 6 K.

La porte s'ouvre.

  Toujours chargée de son gros sac à dos, toujours en sueur, les pieds gonflés dans ses larges sandales à brides en cuir, peu élégantes mais confortables, elle monte courageusement ses trois étages.

Voici la bonne porte N° 342. Elle introduit sa carte et, miracle, ça fonctionne. Elle entre.

Là, une odeur de renfermé, de chaussettes sales, de elle ne sait pas quoi lui saute au nez.

Elle se précipite vers la fenêtre, l'ouvre en grand... non, la referme. Il y a trop de bruit. La chambre donne sur la rue. Tant pis, elle s'habituera.

  Elle est contente car la chambre est vide, encombrée de vêtements, de sacs, de lits défaits mais les occupants ne sont pas encore rentrés. Tant mieux, elle sera plus tranquille pour arranger son lit.

Au fait, où est-il ? Ah ! Tout là-haut, et il n'y a pas d'échelle, ça, c'est bête.

Encore un effort, elle arrive à hisser son sac sur le lit et s'acharne à border ses draps. Zut, elle n'aurait pas dû déposer son sac avant de faire son lit. Tant pis c'est trop tard. Elle se débrouille quand-même.

Maintenant, elle sort soigneusement ses sacs plastique où sont enfermés ses habits de rechange, sa 

trousse de toilette. Il ne faut pas trop sortir pour ne pas risquer d'oublier quelque chose, juste le nécessaire et ranger aussitôt.

 

Allez, une bonne douche avant de souper et tout ira bien.

Ça n'est pas difficile pour elle de se repérer et trouver les douches. Ça tombe bien, il n'y a pas trop de monde. Ils ont dû déjà tous y être passé car la propreté laisse vraiment à désirer.

Heureusement elle a pensé à tout la R'outarde, elle a ses tongs aux pieds.

Mais pourquoi l'eau ne s'écoule-t' elle qu'en fines gouttelettes ?

Elle n'aurait pas dû se savonner autant. Elle a beau tourner le robinet à fond, ça ne fait pas plus d'effet. Ça ira quand-même. Peut-être que le robinet du minuscule lavabo donnera plus d'eau.

  De retour devant la porte de la chambre, fouiller au fond du sac plastique sous le linge, pour retrouver la carte magnétique. La voilà. Hop, elle regagne son lit pour tout ranger, essayer de faire sécher son linge sur la barre du lit en espérant qu'il ne tombera pas sur la tête du voisin du dessous pendant la nuit.

  Sa banane à la ceinture, sécurité oblige, elle est prête à ressortir pour trouver le réfectoire.

La R'outarde se guide au bruit qu'elle entend et qui amplifie au fur et à mesure qu'elle approche. Ils sont tous là, dans toutes les langues, ça rit, ça s'amuse, c'est gai la jeunesse. Il y a une musique rock ou pop ou hard assourdissante qui s'échappe des haut-parleurs.

Elle cherche un bout de table qu'elle nettoie tant bien que mal. Elle s'installe. Elle mange ses pâtes en gobelet, son pain fromage de bon appétit. Ça creuse les voyages.

Mais ça fatigue aussi.

  Elle ne tarde pas à regagner son dortoir, à escalader son lit et, avant de sombrer dans le sommeil, elle s'assure que tout est en place, à portée de main: sa montre, ses lunettes, sa lampe frontale et sa bouteille d'eau. Alors, rassurée, elle s'endort. Elle rêve aux merveilleux paysages qu'elle a vus, aux oiseaux si bizarres et colorés, au bleu de la mer, au blanc du sable, au rouge de la roche....

La lumière du plafonnier s'allume. Elle est réveillée par l'entrée bruyante de deux voisins de lit, non soucieux de déranger. Il n'y a pas une heure qu'elle s'était endormie, C'était trop beau.

Un peu plus tard, ce sont les trois autres qui arrivent. La chambrée est au complet. Tant mieux, elle va peut-être pouvoir dormir maintenant.

Mais le sommeil ne vient pas. Tandis que les fêtards s'endorment facilement et ronflent à qui mieux mieux.

C'est à ce moment qu'une envie pressante la prend et la taraude jusqu'à ce qu'elle se décide d'y aller.

C'est pas facile de descendre de ces lits superposés sans mettre le pied où il ne faut pas. Mais notre R'outarde est agile .

Elle va pour sortir tout doucement quand elle s'aperçoit qu'elle a oublié sa carte magnétique, son « Sésame ouvre-toi ». Mince alors, il faut qu'elle remonte ses barreaux et les redescende aussi souplement que ses 57 piges les lui permettent.

Voilà, c'est fait.

 La nuit a été courte, agitée et chaude. La R'outarde est contente de se lever de bonne heure pour partir de là et commencer une nouvelle journée pleine de surprises et de découvertes.

Le petit déjeuner la met d'excellente humeur.

Elle a repris son fardeau avec enthousiasme et va pour s'envoler quand la réception lui rappelle :

« Vous n'avez pas rapporté vos draps ! »




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